Vous avez une âme apicole mais vous habitez en ville ? Rien n’empêche de vous lancer ! Avoir une ou deux ruches sur son balcon est tout à fait faisable, il faut simplement bien se préparer et connaître quelques règles de base.
Choisir son emplacement
En premier lieu, il est évidemment nécessaire d’avoir accès à un espace extérieur : cour, terrasse, balcon, jardin, toit (si vous avez l’autorisation d’y accéder)… N’oubliez pas cependant de vérifier si votre copropriété règlemente l’installation de ruches ou de prévenir les voisins, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Pensez au bien-être des abeilles pour choisir un environnement calme, ensoleillé (l’orientation Sud-Est est idéale), à l’abri du vent, et dégager l’espace devant l’entrée de la ruche pour leur permettre d’aller et venir librement et sans vous déranger. On place généralement l’entrée des ruches en bordure extérieure du balcon, de la terrasse ou du jardin.
En termes de réglementation, la loi est simple. Vous pouvez installer votre ruche où vous le souhaitez à partir du moment où vous respectez la contrainte d’avoir une clôture (mur occultant, palissade, haie…) de 2 mètres de hauteur et longue de 2 mètres de part et d’autre de la ruche.
Pour assurer un maximum de chances de survie à la ruche, il peut être judicieux de vérifier qu’il n’y en a pas d’autre à proximité. Comme évoqué dans un précédent article, les ruches se sont tellement développées en ville que les abeilles domestiques et les pollinisateurs sauvages risquent de se faire concurrence dans un tissu urbain très dense : implanter une ruche dans un périmètre où il y en a déjà 5, 10 ou 40 n’est vraiment pas souhaitable. Cela multiplie en plus les risques de propagation des maladies d’une colonie à l’autre.
Pratiquer une apiculture simple et naturelle
La grande majorité des apiculteurs professionnels français utilisent des ruches Dadant ou Langstroth : ce sont des modèles conçus pour produire beaucoup de miel mais qui demandent aussi de nombreuses interventions et du matériel (extracteur…). Ces ruches ne sont pas les plus faciles à appréhender et dans le cadre d’une apiculture de loisir, il est plus approprié de s’orienter vers une apiculture dite naturelle. Cette apiculture est calquée sur le mode de vie de l’abeille mellifère à l’état sauvage : des ruches aux dimensions adaptées, le moins d’interventions possibles et la récupération de l’excédent de miel produit par les abeilles, sans stress inutile.
Pour pratiquer l’apiculture naturelle, on peut utiliser des ruches horizontales (la plus connue étant la kényane) ou une ruche Warré. Cette dernière est non seulement simple à fabriquer et à utiliser, mais elle respecte le mode de vie de l’abeille à l’état sauvage en reproduisant la forme d’une cavité de tronc d’arbre dans laquelle une colonie aime s’installer. Le modèle Warré est le plus accessible pour démarrer dans l’apiculture, il s’agit de petits éléments (35x35cm), tous identiques et empilés. Il est possible d’obtenir des ruches vitrées à l’arrière, ce qui permet d’observer les abeilles toute l’année !
La première étape une fois que l’on a acheté sa ruche est bien sûr d’obtenir un essaim, une colonie. Il est possible d’en récupérer dans la nature aux mois d’Avril-Mai avec l’aide d’un apiculteur déjà expérimenté. Sinon, on en achète auprès de boutiques spécialisées ou chez l’apiculteur en précisant le type de ruche utilisé (Dadant, Warré, kenyane…).
L’apiculture naturelle a l’avantage de ne nécessiter que 4 ou 5 interventions par an pour vérifier que tout se passe bien dans la ruche, s’assurer que la colonie est suffisamment équipée pour passer l’hiver et bien sûr récolter le miel si vous le souhaitez (en garantissant d’abord que le prélèvement du miel n’affectera pas le bien-être de la colonie). Si le cycle d’entretien de la ruche n’est pas contraignant, il est tout de même nécessaire d’avoir acquis les bases de l’apiculture avant de se lancer notamment par une formation.
La clé : se former, même en une seule journée
Si votre objectif est d’installer rapidement une ou plusieurs ruches Warré afin de pratiquer l’apiculture naturelle, je vous recommande fortement la formation que j’ai suivie avec Olivier Duprez et Diane Jos. Dans un cadre idyllique sur les toits de Paris (il est également possible de suivre le stage en Normandie) et en l’espace d’une journée, on apprend tout ce qu’il est nécessaire de savoir sur l’abeille, la colonie, la ruche et la récolte du miel. Loin des discours technicistes et de l’entre-soi, la formation est incroyablement efficace : on en ressort en confiance et on a surtout envie de se lancer !
L’ambiance est en plus très conviviale, Olivier et Diane étant des personnes chaleureuses. Le plus gros de la formation se déroule en salle pour la théorie : l’approche est très progressive et l’itinéraire pédagogique bien rôdé. Et pour la partie pratique, on a la chance d’avoir à disposition les ruche de Diane pour observer les abeilles là où elles en sont dans leur cycle en fonction de la saison.
Avec ou sans la formation, le livre écrit par Diane Jos et Olivier Duprez, L’apiculture naturelle pour les débutants paru aux éditions Ulmer en 2017, est un indispensable pour se lancer !
4 réflexions au sujet de « Installer sa ruche en ville : mode d’emploi »
Dianne est formidable, son lieux unique et le miel est aussi doux et délicieux…
Steph
Bonjour, je de l’espace sur le toit de mon garage et souhaite « louer » des ruches ou plutôt de le mettre à disposition pour y installer des ruches avant de me lancer personnellement. Possible?
Supostat
Bonjour j’ai une grande terrasse de 50m² à paris orientée sud ouest avec un retour de 10m² sur le côté. L’ensemble est ouvert aux 4 vents et donc aussi à l’ensolleillement. J’aimerai installer une petite ruche dans ce retour qui n’est pas visible de mes voisins et qui est à plus de 6m du plus proche. Est-ce possible? D’avance je vous remercie.
Fanfan
Bonjour,
A première vue oui, mais n’hésitez pas à contacter les services de votre mairie pour obtenir plus de renseignements.
Cordialement
La Ville Pousse
lisa